Rouzic, Malban, Les Costans, Bono, l’Île-aux-Moines, l’Île Plate et Le Cerf constituent l’archipel des 7 Îles. Cet ensemble d’îlots
rocheux est un site naturel protégé depuis 1912 à l’initiative de la LPO et classé Réserve Naturelle en 1976 par le Ministère de
l’Environnement.
L’archipel des 7 Îles abrite 27 espèces d’oiseaux nicheurs parmi lesquels nous observons 12 espèces d’oiseaux marins,
soit plus de 23 000 couples.
Le Macareux moine
Le clown de mer, c'est un de ses surnoms, est un oiseau pélagique. Il passe le plus clair de son temps en haute mer. Seule la reproduction le contraint à se rendre sur la terre ferme. Il niche sur les pentes herbeuses et les falaises, sur les côtes insulaires ou continentales. Les populations les plus conséquentes se reproduisent en : Islande (2 à 3 millions de couples), Irlande, Ecosse, aux Shetlands, Scandinavie...L'aire de répartition du macareux moine est strictement nord-atlantique.
Le macareux moine utilise son grand bec pour stocker ses proies. ailes.
Le macareux moine est très grégaire en été, nichant et vivant en colonies. Le bec est utilisé pour les parades nuptiales, car quand il est orné des couches cornées et colorées, il attire les femelles. L'accouplement a lieu sur l'eau.
Le régime du macareux est essentiellement piscivore (motelles, lançons...) mais il consomme aussi des crustacés et des mollusques. Il recherche sa nourriture en nageant sous l'eau en groupes, et il peut porter jusqu'à 30 poissons à la fois dans son
Le Guillemot de troïl
Le guillemot de Troïl est un oiseau pélagique septentrional. Son cycle biologique se déroule majoritairement en haute mer. Seule la reproduction le contraint à se rendre sur la terre ferme. Niche sur les corniches rocheuses des côtes continentales et insulaires : Grande-Bretagne, Islande, Scandinavie, France... Hiverne notamment en Manche et dans le golfe de Gascogne.
Il niche généralement en très vastes colonies sur les corniches rocheuses des côtes continentales ou insulaires. L'unique œuf de l'unique ponte est déposé à même la roche. L'œuf est conique afin d'éviter un roulé-boulé dans la mer en contrebas. La couvaison est assurée alternativement par les 2 partenaires pendant 28 à 34 jours. L'envol des jeunes intervient au bout de 7 à 10 semaines
Espèce nicheuse en danger en France (population relictuelle d'environ 250 couples en Bretagne en déclin, diminution de 20 à 50 % depuis les années 1970). Parmi les facteurs explicatifs on compte par ordre d'importance décroissant : les captures accidentelles dans les filets maillants (les oiseaux meurent noyés), les pollutions aux hydrocarbures (dégazages et marées noires) et la forte prédation par les corvidés. Statut cependant non-défavorable en Europe. Plus de 2 millions de couples en Europe.
Le Fou de bassan
Oiseaux pélagiques parcourant l'hémisphère nord ; présents en Atlantique, en mer du Nord, dans la Manche, en Méditerranée.
Visibles en haute mer, ils se rapprochent des côtes en été (le seul site de nidification en France reste les Sept Iles, côtes d'Armor).
Rechigne à survoler les terres, mais longe les côtes de Bretagne Nord de façon tout à fait courante en été.
Le fou de Bassan tire son nom de son comportement : il repère les bancs de poissons au vol, plongeant en piqué d'une hauteur de 30 mètres parfois. En approche finale, il adopte une posture aérodynamique typique (à l'image d'un concorde : les concepteurs s'inspirèrent de cet oiseau pour la posture aérodynamique de l'avion !) lui permettant de rentrer dans l'eau à 100km/h sans se blesser. Il plonge ainsi à 6-7 mètres de profondeur, sous le banc de poissons, avant de remonter vers la surface, traversant le banc au passage et capturant sa proie.
Les couples sont unis à vie, se formant vers 5-6 ans, lorsque l'oiseau devient mature.
Les fous de Bassan vivent durant l'été en société, utilisant des parades pour coder leur comportement. La plus connue est la parade nuptiale, témoignage touchant d'une profonde affection au sein du couple, et prologue à leur accouplement, mais aussi la parade d'envol et de territoire (chaque fou possède son propre nid, et gare aux intrus !)
Les jeunes passent leur première migration le long des côtes africaines, de la Méditerranée à l'Equateur. Les adultes, eux, s'éparpillent au large, de préférence vers le nord de l'Ecosse.
Envol lourd s'il n'est pas accompagné de vents porteurs.
En vol, c'est un très bon planeur, capable de parcourir jusqu'à 200 km pour aller pêcher ! Il voyage de façon solitaire ou en groupes, on remarque alors la formation de vols en V.
Le Fou de Bassan est une espèce originaire du Nord de l'Ecosse, sa nidification en France remonte seulement aux années 1930.
Le Fulmar boréal
En dehors de la période de reproduction, le fulmar boréal évolue uniquement en haute mer sans guère se poser.
Il se rend à terre par obligation pour la reproduction. Les colonies de ce procellariidé sont hébergées dans les falaises maritimes (côtières ou insulaires) comme en Bretagne ou en Normandie. La France constitue la limite sud de l'aire de répartition de ce pélagique septentrional. Son aire de distribution couvre une vaste partie de l'hémisphère nord jusqu'au Groenland et au Spitzberg. Première nidification en France: en 1960 aux Sept-Îles.
L'une des particularités biologiques du fulmar est d'avoir une glande de dessalage de l'eau de mer lui permettant ainsi de boire. Le sel est rejeté au niveau des narines à la morphologie si particulière. Il est commun dans l'Atlantique Nord. Il suit les chalutiers en quête de nourriture. Il prélève sa pitance à la surface de l'eau. Longévité exceptionnelle.
Cette espèce pélagique consomme des poissons, du plancton, des céphalopodes (calmars, seiches...), des crustacés, des déchets de poissons
L'unique œuf de l'unique ponte (caractéristique constante chez les procellariidés) est déposé par la femelle à même la roche. L'incubation est conduite alternativement par les 2 partenaires pendant 52 à 53 jours. Les poussins sont de "grosses boules" de duvet blanc. Ils sont nourris à partir d'un liquide huileux nourrissant secrété par les parents. Les jeunes prennent leur envol au bout d'environ 7 semaines. La première nidification intervient tardivement : au bout 9 ans en moyenne. La reproduction est la seule phase biologique terrestre du procellariidé.
Le Pingouin torda
Le pingouin torda est un oiseau pélagique septentrional. Son cycle biologique se déroule majoritairement en mer.
Seule la reproduction le contraint à se rendre sur la terre ferme. Niche sur les corniches rocheuses des côtes continentales et insulaires : Grande-Bretagne, Islande (population de 300 000 à 400 000 couples!), Scandinavie, France... La population nicheuse relictuelle bretonne est en limite méridionale d'aire de répartition. Hiverne en grand nombre au large des côtes atlantiques françaises, en Manche, mer du Nord mais aussi en Méditerranée.
Le pingouin torda consomme beaucoup de poissons. Il pêche en plongeant en groupes dans les bancs de poissons. Les adultes peuvent en stocker plusieurs en les coincant dans leur bec comme le Macareux moine. Il se nourrit aussi de crustacées, de vers et de mollusques.
L'unique oeuf de l'unique ponte est déposé à même la roche. L'oeuf est conique afin d'éviter un roulé-boulé dans la mer en contrebas. La couvaison est assurée alternativement par les 2 partenaires pendant 26 à 32 jours. Les jeunes sont semi-nidifuges et quittent la colonie généralement au bout de 3 semaines. Niche souvent côte à côte avec le Guillemot de Troïl.
Espèce en danger en France. La population relictuelle située en Bretagne compte environ 25 couples (alors qu'elle atteignait un maximum de 500 couples au milieu des années 60!). Avec un très fort déclin, le Pingouin torda est l'oiseau marin le plus menacé de France.
Le Cormoran huppé
Plus petit que le Grand Cormoran, il possède une silhouette analogue. L'ensemble de son plumage est noir avec des reflets vert-bouteille. Sur le front, il porte une petite huppe repliée en avant. Celle-ci n'a pas un caractère permanent, elle existe uniquement au printemps, pendant la période nuptiale. Le bec, jaunâtre et noirâtre, légèrement crochu à son extrémité, est plus fin que celui de son proche parent. Au niveau du menton, la peau est nue et possède une coloration bleu sombre. Les pattes sont noires.
Alors que son cousin, le Grand Cormoran se rencontre également sur les plan d'eau et les rivières de l'intérieur, le cormoran huppé est visible uniquement sur les côtes rocheuses, les îles ou les îlots du bord de mer. Son lieu de résidence privilégié est constitué par des falaises escarpées dominant le littoral ou surplombant des écueils.
Il se nourrit exclusivement de poissons, surtout des ammodytes et des sprats, espèces proches du hareng mesurant environ 15 cm et abondantes dans la Manche
Le cormoran bâtit son nid sur des plates-formes rocheuses, dans des anfractuosités de falaise ou dans une grotte, à l'aide d'algues et de branchages cimentés par ses déjections. Entre avril et août, la femelle pond entre 1 et 6 oeufs dont l'incubation dure environ un mois. Les jeunes s'envolent au bout de 53 jours environ.
Le Phoque gris
Le phoque gris mâle adulte mesure de 2,50 à 3,30 m et pèse de 170 à 310 kg tandis que la femelle atteint 2 m et 190 kg. Leur corps est trapu et fusiforme. Leurs yeux sont relativement petits par rapport au reste du corps. Les pattes sont palmées, larges, courtes et épaisses.
Le phoque gris est opportuniste; il se nourrit de ce qui est disponible. Il mange donc toutes sortes de poissons côtiers et hauturiers, ainsi que quelques mollusques
Le phoque gris et le phoque veau marin sont les seules espèces de phoques qu'il est possible d'apercevoir sur certaines plages du Nord et du Nord-Ouest de la France. En France, il existe des petites colonies sur les côtes bretonnes et plus particulièrement sur l'archipel de Molène et l'archipel des Sept-Îles. Des phoques gris ont été observés dans la partie est de la Manche et dans la zone sud du golfe de Gascogne.
La présence du phoque gris est attestée en France depuis le XVIIIe siècle, mais il est probablement présent depuis des milliers d'années.
En Europe, les grandes colonies sont situées en Angleterre, en Irlande et en Écosse.